le Pélican, poème d'Alphonse de Musset

Publié le par Un vieil homme et sa plume

le Pélican, poème d'Alphonse de Musset

Des brides de ce poème, le pélican, met revenu en mémoire. J’ai relu ce poème et en est tiré un article.  

Lorsque le pélican, lassé d'un long voyage,
Dans les brouillards du soir retourne à ses roseaux,
Ses petits affamés courent sur le rivage
En le voyant au loin s'abattre sur les eaux.
Déjà, croyant saisir et partager leur proie,
Ils courent à leur père avec des cris de joie
En secouant leurs becs sur leurs goitres hideux.
Lui, gagnant à pas lent une roche élevée,
De son aile pendante abritant sa couvée,
Pêcheur mélancolique, il regarde les cieux.
Le sang coule à longs flots de sa poitrine ouverte;
En vain il a des mers fouillé la profondeur;
L'océan était vide et la plage déserte;
Pour toute nourriture il apporte son cœur.
Sombre et silencieux, étendu sur la pierre,
Partageant à ses fils ses entrailles de père,
Dans son amour sublime il berce sa douleur;
Et, regardant couler sa sanglante mamelle,
Sur son festin de mort il s'affaisse et chancelle,
Ivre de volupté, de tendresse et d'horreur.
Mais parfois, au milieu du divin sacrifice,
Fatigué de mourir dans un trop long supplice,
Il craint que ses enfants ne le laissent vivant;
Alors il se soulève, ouvre son aile au vent,
Et, se frappant le cœur avec un cri sauvage,
Il pousse dans la nuit un si funèbre adieu,
Que les oiseaux des mers désertent le rivage,
Et que le voyageur attardé sur la plage,
Sentant passer la mort se recommande à Dieu.

Poète, c'est ainsi que font les grands poètes.
Ils laissent s'égayer ceux qui vivent un temps;
Mais les festins humains qu'ils servent à leurs fêtes
Ressemblent la plupart à ceux des pélicans.
Quand ils parlent ainsi d'espérances trompées,
De tristesse et d'oubli, d'amour et de malheur,
Ce n'est pas un concert à dilater le cœur ;
Leurs déclamations sont comme des épées :
Elles tracent dans l'air un cercle éblouissant;
Mais il y pend toujours quelques gouttes de sang.

A la relecture du Pélican, l’ai pensé à un nid

Le nid est l’endroit le plus chaud ou les oisillons se blottissent en attendant le manger que leur apporte la mère ou le père. Il y a des nids qui ressemblent à des cocons (la mésange), d’autres qui sont plus rustiques et protecteurs (la pie, le corbeau) des nids qui sont abandonnés par le père laissant les petits à leur sort, Il y même des nids qui sont squatté, le coucou en est un spécialiste.

En lisant et relisant ce poème qui est une allégorie sur la souffrance et l’amour. Je l’ai comparée, toute raison gardée, aux oisillons de l’espèce humaine. Dans la nouvelle génération, la très grande majorité des pères sont de bons pères, moins empotés que ma génération. Ils n’hésitent pas dès la naissance à mettre la main à la pâte qui est merdeuse, donnent le biberon, poussent les landaus, veillent à la santé et à l’éducation de leur progéniture. Ce n’était pas le cas de, ma génération, hier, de la génération de mon père avant-hier. C’était des nids plutôt rustiques. Avec cette nouvelle génération, il y a de moins en moins de nids abandonnés, de nids pervers, de nids tordus.

Les commentaires des spécialistes de Musset, ils sont assez éloignés de mes propos  

Alfred de Musset

Louis, Charlie, Alfred de Musset est né le11/12/1810 à Paris, sous le premier empire dans un berceau doré ces parents font partie de la petite noblesse, sont des gens cultivés. Respectueux de leurs deux gamins. Le père, Victor, Donatien est un haut fonctionnaire. Très Alfred au lycée Henri IV, Alfred laissera tomber ses études pour se consacrer à l’écriture.  Il grandit sous la restauration (1814-1830.

En 1832. le père de Musset est atteint par une épidémie de choléra qui sévit à Paris, et meurt le 8 avril au matin. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise. Son fils sera très marqué par la mort de son père

Alfred  de Musset est un homme au physique plutôt frêle, beau garçon avec une imagination débordante, tourmenté, selon ses biographes. L’homme est séduisant pour la gent féminine. Aujourd’hui nous dirions c’est un chasseur de jupons. Style dandy, malheureux et jouisseur, Alfred a mené une vie de débauche avec les femmes, pas n’importe lesquelles, celles des salons parisiens et s’est détruit la santé avec de qu’on dirait aujourd’hui des bitures à l’alcool.

Il a pour compagnon des écrivains et des poètes encore connu de nos contemporains avec lesquelles il s’encanaille, Ces jeunes libertins trouvent que l’époque est instable depuis 1789 et la défaite de Napoléon.

Victor Hugo est le meneur, les autres, Théophile Gautier Prosper Mérimée, Alexandre Dumas, Honore de Balzac sont passionnées de bons mots, de romans, de poèmes, de pièces de théâtre, Tout ce beau monde mène une vie un peu bohème et forment un groupe romantique le "cénacle" ? Victor Hugo, plus âgé, a pris sous son aile Musset qui se brouillera très rapidement avec son maitre.

Dans sa période la plus sombre, après sa rupture avec Georges Sand. Musset écrit un cycle de quatre poèmes entre 1835 et 1837. La Nuit de mai, la Nuit de décembre, la Nuit d'aoûtla Nuit d'octobre.

Le pélican est un extrait du poème Nuit de mai, paru en 1835. Le poète y exprime ses états d’âme, sa solitude intérieure, sa mélancolie, sa liaison tumultueuse de trois ans qu’il a eu avec Georges Sand (nom de plume d’Amandine, Aurore, Lucille Dupin de Francueil, nom de mariage, baronne Dudevant). Cette liaison l’a complétement détraqué.  L’enfant gâté, immature qu’il était, voulu changer de vie, se racheter de ses dépravations pour se fabriquer un personnage idéal. Il n’en avait pas la hauteur. Tel est l’objet du poème le Pélican

Les premiers vers

  • Lorsque le pélican, lassé d'un long voyage, d’un paysage
  • Dans les brouillards du soir retourne à ses roseaux
  • Ses petits affamés courent sur le rivage
  • En le voyant au loin s'abattre sur les eaux.
  • Déjà, croyant saisir et partager leur proie,
  • Ils courent à leur père avec des cris de joie
  • En secouant leurs becs sur leurs goitres hideux.
  •  Ces sept vers sont une remarquable description d’un paysage. On si croitrait ! Un brouillard épais, un peu mystérieux enveloppe un marais, l’image est précise, les vers bien ficelés. Ayant eu l’habitude, gamin, de trainer dans les marais de mon village alimenter par la rivière la Somme j’ai côtoyé les roseaux, le héron cendré et la poule d’eau.

Au milieu des roseaux, dans cet épais brouillard, il y a de la vie, des oisillons attendent le retour de leur père pour manger. Le voyant apparaitre, ils courent pour se saisir de la pitance. Celui-ci qui a parcouru les océans rentre bredouille, le bec, le garde-manger est vide. Une dramaturgie va s’en suivre

  • Lui, gagnant à pas lents une roche élevée,
  • De son aile pendante abritant sa couvée,
  • Pêcheur mélancolique, il regarde les cieux.
  • Le sang coule à longs flots de sa poitrine ouverte ;
  • En vain il a des mers fouillé la profondeur
  • L’océan était vide et la plage déserte
  • Pour toute nourriture il apporte son cœur.
  • Sombre et silencieux, étendu sur la pierre,
  • Partageant à ses fils ses entrailles de père,
  • Dans son amour sublime il berce sa douleur

Le père Pélican voyant ses petits affamés en est malade, il va s’offrir en sacrifice, en s’ouvrant d’un coup de bec la poitrine. Le sang va couler. Cette image symbolise le Jésus de Nazareth qui va accepter le sacrifice suprême en se laissant crucifié pour sauver les humains. Pour Musset sa volonté c’est de se racheter de sa vie de débauche et de beuverie qui vont lui être fatales sans doute est -il en proie à des instincts de suicide.  

  • Et, regardant couler sa sanglante mamelle,
  • Sur son festin de mort il s’affaisse et chancelle,
  • Ivre de volupté, de tendresse et d’horreur.
  • Mais parfois, au milieu du divin sacrifice,
  • Fatigué de mourir dans un trop long supplice,
  • Il craint que ses enfants ne le laissent vivant ;
  • Alors il se soulève, ouvre son aile au vent,
  • Et, se frappant le cœur avec un cri sauvage,
  • Il pousse dans la nuit un si funèbre adieu,
  • Que les oiseaux des mers désertent le rivage,
  • Et que le voyageur attardé sur la plage,
  • Sentant passer la mort se recommande à Dieu.

Musset après s’être bien gavé de la     vie, la réalité le rattrape, il souffre psychologiquement et physiquement. Les fêtes, c’est fini. La bamboula, c’est bien mais il faut ensuite assumer

Poète, c’est ainsi que font les grands poètes.
Ils laissent s’égayer ceux qui vivent un temps ;
Mais les festins humains qu’ils servent à leurs fêtes
Ressemblent la plupart à ceux des pélicans.
Quand ils parlent ainsi d’espérances trompées,
De tristesse et d’oubli, d’amour et de malheur,
Ce n’est pas un concert à dilater le cœur ;
Leurs déclamations sont comme des épées :
Elles tracent dans l’air un cercle éblouissant ;
Mais il y pend toujours quelques gouttes de sang

Dans sa mélancolie, dans sa solitude dans cette écriture tragique, Musset veut embarquer les humains pour leur faire comprendre qu’un poète, un vrai, à un destin tragique, ici le pélican sert de support pour exprimer les contraires, l’amour et à la souffrance et nous faire comprendre que la vie n’est pas toujours un long fleuve tranquille. S’égayer ne suffit pas, il faut parfois rendre supportable une vie difficile. La sienne bien sûr !

Musset Alfred décède de la tuberculose le 2 mai 1857 à Paris, il avait 46 ans. Il est enterré dans le cimetière du père Lachaise et a tenu que soit inscrit sur sa tombe les vers ci-dessous écrits de sa main

Mes chers amis, quand je mourrai,
Plantez un saule au cimetière.
J’aime son feuillage éploré ;
La pâleur m’en est douce et chère,
Et son ombre sera légère
À la terre où je dormirai.

Rappelle-toi, quand sous la froide terre
Mon cœur brisé pour toujours dormira ;
Rappelle-toi, quand la fleur solitaire
Sur mon tombeau doucement s'ouvrira.
Je ne te verrai plus ; mais mon âme immortelle
Reviendra près de toi comme une sœur fidèle.

 

Infos plume

Va-t-on manquer de fromage de chèvres

La France est le premier producteur mondial de fromages de chèvres, mais nous risquons de manquer dans les années avenir.

En ce qui me concerne, il m’est Impossible de manger de la viande de chèvres, de bouc ou de chevreau, je n’aime pas cette viande !.En revanche, j’apprécie tous les fromages, le crottin, le cabécou, le chabichou de Poitou, le chevrotin, le saint maure, le tome de chèvres.

Voilà que j’apprends dans un article de presse que la France risque d’en manquer. Y parait que depuis plusieurs années, la production de lait caprin est en baisse. En 2024, la collecte a chuté de 3,2%atteigant 500 millions de litres et en 2025, rien que pour le mois de janvier, la baisse est de 6%. Il y aurait en France 5000 exploitations caprines. Chaque année le cheptel est en baisse. En France, 100 000 chèvres en moins depuis 2020, on tourne aujourd’hui autour de 1,25 millions de chèvres et de chevrettes.

Et oui pourquoi ! Les éleveurs de chèvres partent les uns après les autres en retraite et les candidats à la reprise se font rare. Le boulot est assez astreignant, élever de "maguettes", (patois Picard) n’est pas évidents. Les jeunes ne se pressent pas au portillon et puis selon cet article, s’installer n’est pas facile ne raison de la hausse des prix pour construire des bâtiments qui ont bondi de 35,5%..
Le shérif a changé d’avis

Le changement de pied du Sheriff ne m’étonne pas pour plusieurs raisons. La première raison, personne n’en parle. Trump, sous des apparences de matador le shérif est un affectif rentré, il se cache derrière un masque ? (Un peu comme le président Macron)

La seconde est économique, il ne faut pas être grand clerc pour savoir que lorsqu’on touche aux mécanismes économiques, les entrepreneurs s’affolent. Les entrepreneurs américains commencent à faire des sauts de cabris. Monsieur Elon Musk, Bouffon intelligent et milliardaire s’est inquiété pour ses entreprises Pris de colère, il a osé traité le conseiller économique du Président de : « bête comme un tas de briques. » Je n'avais jamais entendu cette expression.  

La troisième raison, c’est la dégringolade des marchés financiers, notamment de Wall-Street. Car les américains qui placent leur argent dans des fonds de pension pour leur retraite n’ont pas du tout apprécie cette dégringolade. (les américains n’ont pas de retraite par répartitions comme chez nous, en France. Ils placent leur argent dans des fonds de pension.  Avec le président Trump, tout peur changer d’une heure à l’autre, comme une girouette. Attendons la suite !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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